Des militants islamistes d’Ansar Dine ont exécuté le 2 octobre un homme soupçonné d‘avoir tué un pêcheur à Tombouctou, dans le nord du Mali, a indiqué la BBC. Selon le site de France 24, l’homme condamné et exécuté, Moussa Ag Mohamed, aurait lui-même appartenu au groupe Ansar Dine.
Pour la première fois les islamistes auraient donc tué l’un des leurs, suivant les préceptes de la charia qu’ils imposent dans le Nord-Mali.
«Il s’est rendu… Il a été jugé, condamné à mort et exécuté ce soir» a ainsi expliqué à la BBC Sanda Ould Boumana, porte-parole du groupe Ansar Dine (les défenseurs de l’Islam) qui contrôle Tombouctou.
L’homme a été fusillé devant plusieurs centaines de témoins d’après l’agence Sipa, qui explique qu’il a été placé les jambes tournées vers la Mecque avant d’être exécuté.
«Il a été tué de la même manière que lui avait tiré sur sa victime. C’est ce que la charia préconise» a continué Sanda Ould Boumana interrogé par l’agence Reuters.
Othman Agh Mohamed Othman, correspondant du site Sahara Media à Tombouctou a quant à lui expliqué à France 24 que Moussa Ag Mohamed s’était rendu de lui-même à la police islamique, et qu’il avait demandé que la charia s’applique aussi à son cas.
Accusé d’avoir assassiné un pêcheur, à une trentaine de kilomètres de Tombouctou, l’homme aurait appartenu au Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) a précisé l’AFP, avant de rejoindre le mouvement Ansar Dine selon France 24.
Le MNLA avait déclaré l’indépendance du territoire du Nord-Mali le 6 avril 2012 avant de se faire évincer par les mouvements islamistes Ansar Dine et Mujao (Mouvement pour l’Unicité du Jihad en Afrique de l’Ouest), partisans d’une stricte application de la charia sur les territoires du nord.
Depuis plusieurs mois, les exécutions, mutilations ou humiliations se sont multipliées dans le nord du Mali. Dernière en date: cinq hommes accusés de braquage qui avaient chacun été amputé d’un pied et d’une main.
Les exactions des islamistes ont été dénoncées dans un récent rapport de l’organisation Human Rights Watch, qui a dénoncé «les graves abus à l’encontre des populations» selon l’AFP.
Lu sur BBC News, Nouvel Obserateur, AFP
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